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Maintenant que nous avons pu voir comment était organisée la société de l’autre côté de l’océan, nous aborderons le rôle de l’église catholique et l’armée.

Cet article sera plus court, ayant un peu moins de sources à disposition. Il clôturera ce triptyque sur la société espagnole post-colombienne et pré-indépendance. J’ai fait de mon mieux pour rendre cela de la manière la plus concise qui soit et donner des clés de lectures pour, entre autres, le livre de Raveneau et, dans une certaine mesure, celui de Cortés qui arrivera bientôt.

Dans ce qui suit, je me baserai essentiellement sur des informations obtenues à propos de la Nouvelle-Espagne.

Des frères aux évêques : une indéniable puissance

Une des raisons invoquées par les Espagnols pour la création de leur empire est l’expansion de la foi catholique.

À titre d’exemple, lorsque Hernán Cortés souhaitait convertir des villages autochtones, il en convoquait les chefs, et au cours d’un long entretien leur expliquait les avantages de sa religion sur celles qu’ils pratiquaient à ce moment. À l’occasion, quelques temples furent ainsi transformés en églises, des statues (considérées comme des idôles païennes) abattues, et parfois remplacées par des crucifix ou des représentations de la vierge Marie.

À sa suite, ce sont les ordres monastiques qui prirent le relai de l’effort d’évangélisation. Franciscains, Dominicains puis Augustins se suivirent et essaimèrent dans le pays dans le but d’assurer les conversions et la pratique de la foi.

Juan de Zumárraga, premier évêque de Mexico
(Source : Wikicommons)

Les nouvelles ouailles n’acceptèrent pas forcément sans résistance un changement aussi brutal, mais cela se réalisa malgré tout, au prix d’une certaine dose de syncrétisme avec des croyances préexistantes. Cependant, pour s’assurer de la fidélité au dogme, les Espagnols amenèrent dans leurs bagages rien moins que l’Inquisition, qui n’hésita pas à faire usage du bûcher pour les hommes condamnés et les livres interdits par l’Eglise.

Au courant du XVIe siècle , la Couronne, souhaitant s’assurer d’un meilleur contrôle sur les fidèles, fit des efforts pour écarter et remplacer les frères par des prêtres, dépendant du clergé séculier, sur lequel elle avait un droit de regard. Ce changement ne se fit pas sans résistance non plus, mais il eut lieu lentement, la métropole étant trop éloignée pour assurer une prompte exécution de ses ordres.

Ainsi, une solide armature religieuse fut mise en place dans l’empire espagnol des Amériques, dont les traces sont encore visibles aujourd’hui.

Pour Raveneau, on voit, au cours d’un bref passage devant la ville de Panama (chapitre 7), toute le poids que pouvait avoir l’évêque sur la direction des opérations. Celui-ci influençait visiblement grandement le président de l’Audience royale sur la manière d’assurer la lutte contre les flibustiers.

Plaque commémorant les victimes du bûcher (quemadero) au couvent de San Diego de Mexico
(© Thelmadatter)

Une armée du peuple pour se défendre

L’armée des conquistadors était davantage constituée de mercenaires que de soldats d’une armée régulière. À ce titre, ils suivaient un chef qui avait obtenu l’autorisation de la Couronne d’entreprendre une expédition dans le but de soumettre et de coloniser de nouveaux territoires (ce point de forme aura d’ailleurs toute son importance dans le cadre de l’expédition de Cortés). Ayant investi dans un armement à leurs propres frais, il attendait que leurs efforts se payent en parts de butin.

Avec la fin de la conquête, cette armée cessa d’exister.

En lieu et place, le pouvoir en place eut recours pendant près de 250 ans à une armée de milice. Lorsqu’un danger menaçait un territoire, on mobilisait et armait les colons pendant un temps déterminé. Une fois le danger passé, chacun regagnait son activité.

Il y avait bien des soldats permanents dans la vice-royauté, mais ils étaient peu nombreux, et la plupart du temps répartis dans des forts qui se situaient dans les grands centres névralgiques du territoire (Campeche, Veracruz, etc.) ou sur les territoires frontaliers, dans des forts militaires que l’on appelait des presidios.

Il existait aussi un service militaire, obligation pour les colons et dont étaient exclus les indigènes pour éviter les risques de rébellion. Au fur et à mesure du temps, cette obligation se transforma en participation financière aux travaux de défense et d’entretien du matériel.

Soldats de l’armée de Nouvelle-Espagne – Theubet de Beauchamp
(Source : www.relatosehistorias.mx)

À la fin du XVIIIe siècle, une défense de l’empire basée uniquement sur la milice parut avoir peu de sens, à la vue du rapide développement des rivalités avec les autres nations européennes, en particulier l’Angleterre et la France.

Cependant, l’indépendance des pays que cette armée était chargée de défendre ayant lieu peu après, il ne fut pas donné à cette force de démontrer sa véritable utilité.

On voit Raveneau et ses compagnons régulièrement aux prises avec les Espagnols. Pas toujours identifiés, ces derniers ne rivalisent pas de bravoure avec leurs assaillants et préfèrent souvent la fuite à la bataille. Il se peut donc fort que, miliciens peu entraînés et peu motivés, faisant face à des hommes n’ayant rien à perdre, leur valeur militaire soit réduite à néant malgré leur surnombre (parfois écrasant, selon l’auteur qui exagère sans doute un peu). Cela explique (en partie sans doute) les réussites militaires des flibustiers, en plein terrain ennemi.

Bataille rangée – Illustration tirée de The Sea its stirring story of adventure, peril & heroism
(Whymper, Frederick- British Library)

Des nouvelles des livres

Les lettres et carnets de Maurice Rollet de l’Isle sont en phase finale. J’espère faire voir le jour au livre d’ici la fin du mois prochain.

Les autres cheminent et le travail de fond se poursuit. De fermes espoirs pour que les Lettres de Cortés sortent en avril, et le récit de l’amiral Cockburn sans doute un peu plus tôt. Un hiver de travail se profile pour l’équipe éditoriale.

Sources

Ce qui est dit et écrit dans mes articles représente un assemblage de plusieurs hypothèses et faits dont je récupère l’essentiel sur différentes versions de Wikipedia (française, anglaise, allemande et espagnole), qui me relaient vers les travaux correspondant à ma recherche.

Ce n’est donc pas une thèse et il est tout à fait possible que je puisse me tromper lors de la rédaction. Si un lecteur venait à s’en apercevoir, il est libre de me le signaler afin que je procède à un amendement.

-https://www.gob.mx/sedena/documentos/el-ejercito-de-la-colonia

-https://relatosehistorias.mx/nuestras-historias/como-nacio-el-ejercito-de-nueva-espana

Fondateur - éditeur

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